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Le mystère des basses de musette et du Sieur Jeanneret

Qui est le «sieur Jeanneret rière Le Locle» au 18e siècle?

Derrière cet appellation se cache un énigmatique facteur d’instruments de musique qui a travaillé à La Chaux-du-Milieu au moins entre 1764 et 1784. Les instruments fabriqués, de la famille des hautbois («hautbois d’église», «basses de musette»), sont signés avec l’estampille «I I R» et étaient recherchés loin à la ronde au 18e siècle. Ainsi, la présence de cet artisan originaire des Montagnes neuchâteloises suscite des débats musicologiques depuis de nombreuses années.

Pour tenter d’identifier ce «sieur Jeanneret» ou ces «frères Jeanneret», la musicologue Irène Minder-Jeanneret a consulté récemment différentes archives neuchâteloises, dont celle de la Ville du Locle. Au final, après avoir épluché pas mal de registres et de plans où les indications de métier sont très rares, ce facteur de hautbois demeure toujours aussi discret.

Les différentes hypothèses sur les fabricants de ces instruments de musique sont à découvrir dans l’article «La musique à La Chaux-du-Milieu» (plus particulièrement pp. 157-158) paru dans le numéro 165-166 de la Nouvelle revue neuchâteloise consacré à «La Chaux-du-Milieu (1825-2025): Un bicentenaire et plusieurs siècles d’histoire» (printemps-été 2025).

Au-delà du mystère Jeanneret, il n’est pas toujours facile de rechercher des personnes dans les archives communales, car les inventaires d’archives ne mentionnent généralement pas de noms propres. Dans les sources mêmes, les personnes ne sont généralement mentionnées qu’en regard de leur position dans la communauté ou par rapport à l’administration. Pour comprendre les informations qu’on peut trouver (ou pas) dans les archives communales neuchâteloises, n’hésitez pas à consulter notre petit guide de recherche.

Des inventaires d’archives dans tous leurs états

Quand il faut vérifier des inventaires d’archives, il faut parfois rester zen.

Ainsi, la Commune de Cortaillod a conservé des inventaires d’archives manuscrits depuis le 17e siècle, inventaires qui sont eux-mêmes décrits comme archives dans les inventaires d’archives plus récents. Facile, non?

Récoler des inventaires, dans le jargon des sciences de l’information, cela signifie vérifier que les descriptions des inventaires correspondent à la réalité des contenants et des archives, ainsi qu’à leur localisation dans les dépôts. Les descriptions à jour sont consignées dans un système d’information archivistique. Ces instruments de recherche sont un outil fondamental pour signaler au public l’existence des archives et permettre d’y accéder, conformément à la loi sur les archives publiques.

Bien qu’à priori un inventaire d’archives n’est pas un document très sexy à voir (c’est un instrument de recherche souvent sous forme de liste de documents avec des dates et parfois des précisions sur le contenu), il n’en reste pas moins fondamental de conserver quelques traces d’inventaires anciens, même (et surtout) quand les informations décrites ne sont plus valables.

Photographie d'un inventaire d'archives avec compactus
Inventaire d’archives tapuscrit (en 2007) avec travées des étagères
Photographie d'un registre ancien
Inventaire d’archives manuscrit (au 31 décembre 1872)
Photographie d'un registre ancien
Inventaire d’archives manuscrit (au 31 décembre 1872)

En effet, l’histoire des institutions communales transparaît souvent dans la manière dont les archives ont été gérées, et donc dans ces anciens inventaires qui, s’ils ne servent plus d’instrument de recherche proprement dit (leurs données ont généralement été reprises dans les inventaires plus récents), témoignent du fonctionnement des institutions passées et du contexte de production de ces anciennes archives.

Règlement type pour les archives communales

La Commune de Val-de-Ruz a publié son règlement d’utilisation des archives communales.

Élaboré avec la collaboration du Service intercommunal d’archivage (SIAr), ce règlement a été approuvé par l’Office des archives de l’État (OAEN) et le PPDT-JUNE.

Chaque commune qui souhaite se doter d’un tel document peut le retranscrire selon son visuel et son organisation (règlement type d’utilisation des archives communales), puis le faire adopter par le Conseil communal et le publier dans son recueil systématique.

L’existence d’un tel règlement validé par la commune sera généralement précisé dans les conditions d’accès (champs 4.1) et les conditions de reproduction (champs 4.2) des inventaires d’archives et dans les sites web des communes.

Guides de recherche

Nous mettons à disposition du public quelques guides de recherche pour aider à comprendre comment fonctionnent les communes neuchâteloises : anciennes communautés (corporations et autres), municipalités, communes actuelles et groupements intercommunaux.

On trouvera en particulier un guide pour retrouver des personnes liées à une commune et un autre guide pour retrouver des informations sur des bâtiments, monuments et autres sites sur territoire communal. Toute suggestion nouvelle est bienvenue.

Ces guides sont vus comme généralistes pour expliquer aux chercheurs et chercheuses ce qu’on peut trouver dans les archives communales, et ce qu’on n’y trouvera pas, avant de commencer à consulter les inventaires des archives de chaque commune.

Archives communales de Val-de-Ruz: nouveau guide de recherche

Suite à la publication en ligne d’une partie des inventaires des anciennes communes de Val-de-Ruz, un nouveau guide de recherche a été rédigé. Ce dernier permet de guider tout un chacun parmi les 7’000 notices publiées à ce jour.

Ouverture du carnet de recherche du SIAr

Le SIAr vient d’ouvrir officiellement son carnet de recherche : siar.hypotheses.org

Cet espace vise à donner une visibilité à nos travaux. Les réflexions qui y trouvent s’adressent plus aux archivistes que celles publiées sur notre site web comme en témoigne l’article publié hier intitulé “De l’intérêt de la cotation multiple en archivistique“.

Il s’agit d’un espace important pour renseigner les options que nous prenons au jour le jour dans nos travaux et pour les soumettre à la discussion au sein de notre communauté professionnelle.
N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques.